De la confection du chapon farci aux desserts provençaux, nous voici bien affairés en ces préparatifs de Noël. Ces respirations artistiques mobilisent nos sens comme notre attention et nous éloignent, quelques temps, de l’ordinateur dont le son du clavier a rythmé nombre de nos journées depuis les débuts de la crise de la Covid-19.
Formats et rendez-vous ont été pensés autrement ; face à l’usure et à la lassitude de l’écran. Il en va de même de la façon de continuer à tisser un lien entre les parties prenantes avec le seul prisme de l’écran. La figure du dirigeant, quant à elle, a été mise en exergue autrement.
Dans ce contexte de crise sanitaire qui se prolonge, mois après mois, la prise de parole de celui-ci est cruciale. Il incarne et porte une vision. On se souvient des nombreuses et importantes interventions, dès le début de la pandémie, de Dominique Schelcher, président de Système U sur les réseaux sociaux. Voici le dirigeant pleinement mobilisé. Celui-ci se doit d’accompagner ses équipes et de fixer un cap ainsi qu’une direction à suivre. Elle fédère et mobilise.
Des actes
Alors que les postures sur le nouveau monde ont été légion, il est de mise de penser un leadership en l’incarnant à travers une attitude et des actions menées tangibles. Loin de sursignifier par une stature, le dirigeant est celui qui fait et qui agit. « Les actes comptent tout autant que la parole » ; parole précieuse d’un grand leader, Gérald Karsenti, président de SAP France. Il traduit, là, sa vision à travers des initiatives et des combats qu’il porte. Un dirigeant est pleinement présent. Parce qu’il a fait un travail sur lui-même, il est capable de pivoter et d’ajuster, surtout en contexte de crise. Il endosse véritablement son costume de leader quand la vision qu’il porte s’inscrit en cohérence avec la société et ses enjeux.
La question du sens est essentielle, le directeur général de la MAIF, Pascal Demurger, dans son livre L’Entreprise du XXIème siècle sera politique ou ne sera plus, en appelle « à la conscience des dirigeants ». Pour lui, « nous ne pouvons pas continuer à détruire notre environnement, à hypothéquer notre avenir et à étouffer nos consciences ».
Un rythme ternaire qui invite à aiguiser notre regard et à prendre nos responsabilités dans la société. Ne pas être installé. « Cette crise oblige les entreprises à se réinventer en partie et impose à des pans entiers de l’économie de se reconstruire », considère dans la Harvard Business Review France, Olivier Girard, président d’Accenture pour la France et le Benelux. Un état d’esprit pour s’autoriser à se réinventer et à déplacer son regard permettra de redessiner notre appréhension de l’entreprise de demain.