L’été politique est bien plus chaud que les conditions climatiques exceptionnellement pluvieuses de 2024. Emmanuel Macron par le recours historique à la dissolution a électrisé le pays et les partis politiques. Est-ce une phase finale du big-bang débuté en 2017 ?
La gauche a, avec son alliance opportuniste du Nouveau Front Populaire, construit son mythe sorti des urnes pouvant la conduire à endosser la responsabilité du pays depuis Matignon en appliquant tout le programme rien que le programme. Après 16 jours de pourparlers entre leaders politiques sans fumée blanche, voilà que sort le jour de l’allocution du Président de la République le nom de Lucie Castets, Directrice des finances de la mairie de Paris. 7 ans après avoir perdu le pouvoir la gauche forte de leaders charismatiques propose une femme plus techno et inconnue du grand public…
Emmanuel Macron a renvoyé dans ses 22 la proposition du NFP indiquant que les français ont choisi à l’issue du scrutin des législatives de faire gagner un large bloc démocrate et varié appelant donc à la formation d’une coalition et la recherche de compromis.
Il ne faut tout de même pas oublier le strike puissant effectué par le RN avec ses 39 députés élus dès le 1er tour et son groupe culminant au niveau historique de 126 députés, 1er groupe certes mais à qui il manque 163 voix pour atteindre la majorité. Avec 193 députés le NFP est pour sa part la 1ère coalition mais de même il leur manque 96 voix récurrentes associées à leurs idées et leur programme pour ne pas être balayés en quelques jours et nous renvoyer directement en pleine IVe République !
Tout est-il que la proposition de loi (PPL) visant à abroger les retraites déposée par la présidente Mathilde Panot a de quoi surprendre tant elle a trouvé écho chez les députés RN se disant prêts à la voter. S’il y a PPL c’est que finalement l’option toute puissante des décrets évoqués par Jean-Luc Mélenchon nécessitant un Premier ministre de gauche s’est éloigné rééllement; donc Mme Castets avec toutes ses qualités est une “femme de paille” jetée en pâtures sur les réseaux sociaux et dans les médias. Sympathiques utilisations des femmes après le débranchage de mesdames Tubiana et Bellot ces dernières semaines.
Finalement, on en vient à se demander qui a réellement intérêt à gouverner la France de 2024 ? Le RN ? sans majorité absolue certainement pas: ils espèrent tant que 2027 sera leur heure. Le NFP ? que neni, cet appareil de guerre est redoutable pour une élection collective comme les législatives ou les futures échéances municipales de 2026 qui se rapprochent mais incapable de laisser émerger de nouveaux leaderships. Les LR ? Avec leur pacte législatif, ils apparaissent à la fois les plus constructifs, et le camp présidentiel leur a bien rendu en termes de postes à responsabilité au sein de l’Assemblée nationale mais pourquoi aller s’abîmer d’ici 2027 ? Il n’y a guère que Xavier Bertrand qui soit motivé pour endosser cette responsabilité. Reste le parti Renaissance et ses alliés avec les ministres-démissionnaires qui pour cause de JO de Paris et de coalition introuvable restent en poste faute de mieux au moins jusqu’à la mi-août.
Le scénario d’un gouvernement technique additionné de quelques personnalités se rejoignant sur un pacte budgétaire et quelques priorités régaliennes semble fort plausible tant l’enjeux des finances publiques est devenu “top priorité”, l’UE est en embuscade automnale pour évaluer la crédibilité de la France. Alors que la France se montre au monde sous son plus beau jour (excepté quelques barrières et ponts infranchissables à Paris…), le chaos institutionnel au coeur de l’été rend relativement atone les français mais va jusqu’à impacter l’attribution définitive des jeux olympiques d’hiver 2030 aux Alpes françaises… En tout état de cause, le Président Macron et Laurent Wauquiez se sont retrouvés autour de ce projet avec une complicité inédite… signe d’un rapprochement réel ou d’un deal trouvé ?
Dans un momentum où le pouvoir apparait être une patate chaude, nous retrouvons à toutes les échelles des femmes engagées, Yael Braun Pivet sauve l’honneur pour son camp en étant réélue à la tête de l’Assemblée nationale à un fil face au communiste très populaire et apprécié de tous André Chassaigne, Ursula Von Der Leyen confirmée par le vote du Parlement européen après avoir convaincu les Etats membres et les groupes politiques dans un contexte de guerre aux portes de l’UE et de défis historiques en matière de souveraineté pour le vieux continent, et enfin Kamala Harris désigné par Joe Biden pour lui succéder face à Donald Trump avec le vent en poupe post tentative d’attentat à 100 jours du scrutin le plus observé et impactant de la planète !
Nous suggérons à toute la classe politique un été ressourçant et imaginatif pour un automne qui s’annonce caniculaire tant il nous tiendra tous en haleine. Très bel été et profitez des JO dans les rues, les stades ou vos téléviseurs pour encourager des athlètes qui en ont fait le défi de leur vie !