Le sultanat d’Oman : une destination d’affaires trop méconnue

22.11.2024 - Regard d'expert

Le sultanat d’Oman est connu en France pour la beauté de ses sites, la courtoisie et l’hospitalité de ses habitants, ce qui en fait une destination touristique appréciée de nos compatriotes durant la période d’hiver.

Mais sur le plan des affaires, le voisinage de pays dynamiques comme les Émirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite et le Qatar lui portent ombrage. Et pourtant, comme une délégation du MEDEFI a pu le constater récemment, le pays a un certain nombre d’atouts et de projets qui méritent que nos hommes d’affaires s’y intéressent plus. En effet le sultanat bénéficie d’une stabilité politique incontestable, avec à sa tête un nouveau souverain –  le sultan Haitham – très engagé dans le développement économique de son pays. Les élites omanaises sont par ailleurs bien formées et – outre les fonds publics – le capital privé est loin d’être négligeable.

S’agissant des projets susceptibles d’intéresser nos entreprises, plusieurs offrent des opportunités intéressantes :

– Avec des ressources en hydrocarbures limitées, le pays a fait le choix de miser sur l’hydrogène vert avec pour objectif zéro émission de CO2 en 2050. Les autorités ont ainsi alloué 65.000 km2 de terrains destinés à accueillir 8 projets, dont deux ont été attribués – en « preferred bidders » – à des sociétés françaises : Engie et EDF. Il s’agit d’un programme d’ampleur – évalué à 100 milliards de dollars – géré par HYDROM et financé par une dette d’État gagée sur les revenus tirés des hydrocarbures et sur le retour sur investissement du projet lui-même (dès 2030).

– Le sultanat bénéficie par ailleurs d’un ensoleillement exceptionnel et de vents soutenus qui justifient l’investissement dans les énergies renouvelables : les panneaux solaires et les éoliennes.

– Les autorités omanaises entendent aussi développer un réseau important d’infrastructures, notamment 2.000 km de pipelines d’hydrogène permettant d’alimenter les zones industrielles nouvelles dans le Dhofar et dans la région de Duqm.- Duqm a précisément vocation à devenir un grand port sur l’océan Indien –  évitant le passage par le détroit d’Ormuz – où seront installées des capacités de stockage d’hydrocarbures, qui intéressent notamment l’ARAMCO et le Koweït, ainsi que des industries en aval.

– La ville de Mascate envisage de se doter à un horizon de cinq ans d’un métro ou d’un tramway, afin de fluidifier la circulation dans la capitale. Il y aurait par ailleurs un potentiel pour installer des téléphériques dans l’environnement montagneux du pays, afin de désenclaver certaines communes.

– Enfin le tourisme ne représente encore que 2% du PIB,  alors que le potentiel du pays devrait conduire à un développement significatif de ce secteur.

Ces différents éléments sont à prendre en considération par nos entreprises, qui sont encore trop peu présentes dans le sultanat. Les autorités omanaises souhaitent en effet les attirer dans des partenariats – PPP ou joint ventures – permettant le développement des différents projets cités.

Pour mettre en œuvre cet objectif,  nos entreprises peuvent s’appuyer sur le MEDEFI, sur notre nouvel ambassadeur (Nabil Hajlaoui) très dynamique et sur le partenaire de ESL Rivington installé à Mascate – Ali Merabet –  très bien introduit dans les sphères décisionnelles du sultanat.

Bertrand Besancenot
Bertrand Besancenot est Senior Advisor au sein d’ESL Rivington. Il a passé la majorité de sa carrière au Moyen-Orient en tant que diplomate français. Il est notamment nommé Ambassadeur de France au Qatar en 1998, puis Ambassadeur de France en Arabie Saoudite en 2007. En février 2017, il devient conseiller diplomatique de l’Etat puis, après l’élection d’Emmanuel Macron en tant que Président de la République, Émissaire du gouvernement du fait de ses connaissances du Moyen-Orient.