Le prince Mohamed ben Salman (MBS), prince héritier et Premier Ministre du Royaume d’Arabie Saoudite, a passé une semaine entière – du 15 au 23 juin – à Paris , au cours de laquelle il a été reçu par le Président de la République, a présidé une importante manifestation au Grand Palais Ephémère consacrée à la candidature saoudienne à l’Exposition Universelle de 2030, a participé au sommet pour un Nouveau Pacte Financier, et a visité le salon aéronautique du Bourget.
En début de semaine s’est également tenu un Forum d’affaires qui a réuni plus de 500 chefs d’entreprise des deux pays, et au cours duquel a été annoncée la signature de plusieurs accords pour un montant de 2,9 milliards de dollars dans les domaines de la construction, de la santé, de l’armement, de la culture, et du tourisme.
Cette visite a bénéficié d’une large couverture de la part des médias et sur les réseaux sociaux qui – malgré les critiques habituelles sur le royaume – a clairement mis l’accent sur la réalité de la « nouvelle Arabie Saoudite » (ouverture sociétale, grands projets économiques, succès diplomatiques) qui crée des perspectives intéressantes pour le développement de notre relation bilatérale.
L’Arabie accorde beaucoup d’importance à être choisie pour accueillir l’Exposition Universelle de 2030, car c’est le terme de la « Vision 2030 » saoudienne, le grand projet de MBS visant à diversifier l’économie saoudienne, à créer des emplois pour les Jeunes, à exploiter toutes les ressources (minière, touristique, culturelle…) du royaume, à moderniser l’Etat et la société et à consacrer la place du pays comme acteur majeur dans le nouvel ordre international multipolaire.
Le prince héritier souhaite transformer l’image d’une monarchie vue jusqu’ici comme conservatrice en s’appuyant sur la jeunesse de sa population et son aspiration à la modernité.
Il entend aussi marquer l’autonomie politique du royaume qui, tout en conservant une relation forte avec l’allié traditionnel américain, n’hésite pas à prendre des initiatives inédites, comme son rapprochement avec la Chine, sa coopération pétrolière avec la Russie, le rétablissement de ses relations diplomatiques avec l’Iran, la réintégration de la Syrie au sein de la Ligue Arabe, sa participation à l’Organisation de Coopération de Shangaï et sans doute prochainement aux BRICS. Le royaume entend ainsi dialoguer avec tout le monde et agir au gré de ses intérêts nationaux.
Il est prématuré de juger les résultats de cette nouvelle politique, mais celle-ci a déjà placé l’Arabie au centre de la scène moyen-orientale et comme un acteur international important. Ses grands projets économiques attirent également les hommes d’affaires du monde entier.
Tout cela crée pour la France de nouvelles opportunités de coopération politique, économique, culturelle et sécuritaire, que nous devons saisir. La longueur du séjour parisien du prince héritier montre en tout cas qu’il y a clairement une volonté partagée de donner un nouvel élan à notre partenariat stratégique avec ce grand pays en pleine expansion.