Entre le nombre de décès du coronavirus dans le monde, l’impact considérable sur la croissance économique, la perte de millions d’emplois, l’approfondissement des inégalités, une dette abyssale des États, des défaillances d’entreprises qui se multiplient, il est bien difficile de percevoir un vent d’optimisme pour 2021.
Pourtant en cette fin d’année le rôle de nos entreprises, ESL&- Network et Antidox, dans nos domaines de compétence (intelligence stratégique, affaires publiques, influence, communication numérique) est d’offrir à nos clients quelques raisons d’espérer par nos méthodologies de collectes d’informations, de réductions des incertitudes, de mobilisations des techniques d’influence, de maîtrise de nos environnements digitaux. 2021 sera une année d’espérance parce que les Américains se sont débarrassés de Donald Trump dont l’imprévisibilité et la méconnaissance des dossiers étaient des facteurs permanents d’instabilité, de tensions entre les grandes puissances, d’affaiblissement du multilatéralisme.
Cela ne changera pas le contexte de guerre économique et technologique violent entre les USA et la Chine qui sera sans nul doute poursuivi par l’administration Biden mais le dialogue, le retour des USA dans les discussions internationales à tous les niveaux, créeront un environnement plus sûr pour les entreprises. 2021 sera une année qui verra probablement, si l’on en croit nos experts, dès le mois de janvier l’annonce de la fin de la crise du Golfe entre le Qatar et ses voisins. Le Middle East retrouvera de ce fait un intérêt majeur pour les entreprises françaises et européennes qui y trouveront opportunités d’investir et occasion d’exporter.
L’administration de Joe Biden devrait favoriser le retour des USA dans des discussions certes musclées, mais des discussions tout de même, avec l’Iran. Si l’on y ajoute la normalisation progressive des relations entre pays arabes et Israël, c’est toute une région qui pourrait retrouver le chemin d’un environnement apaisé, propice aux affaires. Coincée entre la Chine et les USA, mal à l’aise dans la gestion des rapports avec la Russie, massivement frappée par la crise sanitaire et la crise économique qui l’accompagne, l’Europe pourrait avoir des raisons de déprimer. Pourtant 2021 pourrait offrir aussi des raisons d’espérer. On est frappé par la résilience des pays de l’Union Européenne, leur capacité à mobiliser des financements importants autour de plans de relance ambitieux et coordonnés. La gestion de la dette Covid associera gouvernements et autorités monétaires européennes pour limiter l’impact de cet endettement sur la croissance. Plus encore, l’année 2021 pourrait marquer en Europe un virage important lié à la prise de conscience que les souverainetés nationales et la souveraineté européenne deviennent des objectifs majeurs des politiques publiques.
La modification de la doctrine habituelle de la Commission européenne sur les règles de concentration pour favoriser l’émergence de champions européens, la protection des secteurs stratégiques et des pépites technologiques des prédations étrangères d’où qu’elles viennent pourraient ainsi se poursuivre et s’amplifier sous l’impulsion de la France et de l’Allemagne. Ce sera particulièrement vrai dans le domaine des nouvelles technologies, du digital et du numérique. Ce mardi 15 décembre, Thierry Breton et Margrethe Vestager ont présenté le « Digital Services Act » et le « Digital Market Act », avec l’objectif de « garantir la sécurité des utilisateurs en ligne et permettre aux entreprises numériques innovantes de se développer ».
Du harcèlement en ligne à la propagation de produits illicites, des piratages informatiques aux propagandes extrémistes, le fonctionnement du numérique au cours de ces dernières années ne peut que susciter une inquiétude et un pessimisme croissant, y compris aux Etats-Unis, pourtant principal bénéficiaire de ces innovations. La domination excessive de quelques géants numériques risque d’étouffer la créativité et l’innovation européennes, aggravant le sentiment de déclin du vieux continent… Rien de ceci n’est inéluctable. Le fait que la Commission européenne décide de jouer pleinement son rôle – là où l’on ne l’attendait plus, pourrait-on dire – invite à l’optimisme. A chacun ensuite de jouer son rôle et de relever ces défis de l’époque. 2021 pourrait être aussi, pour les décideurs économiques et politiques, une année d’espérance à condition d’articuler davantage leur vision de la légitimité et de la raison d’être de leurs organisations : face à des collectifs en perte de sens, ils doivent rappeler leur contribution en faveur de sociétés plus apaisées, justes et amènes, quels que soient les canaux de communication qu’ils choisiront d’emprunter et à condition d’aligner attentivement le discours et les actes. Les opinions, usées par des années de transformations économiques globalisées et par des crises économiques, sociales et sanitaires à répétition, ont plus que jamais besoin de leaders qui dessinent une vision, des projets, des rêves communs d’avenir. Ce vent d’optimisme, souhaitons-nous donc qu’à la même date en 2021, nous puissions dire avec Verhaeren qu’ « immensément il a étreint le monde. » Même si notre époque de Covid-19 interdit pour l’heure toute effusion imprudente.