Prévisions budgétaires saoudiennes :
1/ En raison de la crise sanitaire et de la chute des cours du brut, l’année 2020 sera une année morose pour l’Arabie Saoudite. Selon les chiffres du ministère des Finances le PNB déclinera cette année de 3,8% en termes réels, le deuxième trimestre ayant connu une chute de 7% (5,3% pour le secteur pétrolier et 8,2% pour le secteur non-pétrolier). Les activités les plus touchées ont été le commerce de détail et les hôtels restaurants (-18,3%). De ce fait, le taux de chômage des Saoudiens s’est élevé à 13,4% – dont 8,1% pour les hommes et 31,4% pour les femmes – alors que le nombre d’employés expatriés a peu bougé (10,46 millions). Le troisième trimestre de l’année devrait être meilleur avec la levée de certaines contraintes sanitaires et la réouverture de certains pans de l’économie. Toutefois le triplement du taux de la TVA (désormais à 15%) devrait avoir un impact négatif sur la consommation. Le renforcement des activités économiques est, quant à lui, surtout lié aux investissements du Public Investment Fund dans les études relatives aux grands projets de la « Vision 2030 » : Quiddiya, Diriyah, Red Sea, Amaala, Neom. Le déficit budgétaire de l’année est enfin évalué par le ministère des Finances à 79,5 Mds $ (il était de 38,2 Mds $ à la fin du 1er semestre).
2/ En 2021, malgré la poursuite prévisible des vents contraires pendant une partie de l’année, les revenus de l’Etat devraient atteindre 226 Mds $, alors que les dépenses devraient s’élever à 264 Mds $, soit un déficit budgétaire envisagé de 38 Mds $. Le déficit cumulatif au cours de la période 2014-2024 est évalué à 505 Mds $. Il sera couvert par les réserves financières de l’Etat – qui sont passées de 717 Mds $ fin 2013, à 449 Mds $ à la fin du mois d’août 2020 – et par un recours au marché financier international. L’endettement du Royaume s’élève à 223 Mds $ cette année, et devrait atteindre 274 Mds $ à la fin de l’année 2023. Selon les prévisions du ministre des Finances, le taux de croissance de l’économie saoudienne devrait être supérieur à 3% par an au cours de la période 2021-2023 et le taux d’endettement – de 34,4% actuellement – ne devrait pas dépasser ce niveau en 2024. Néanmoins, l’objectif de retour à l’équilibre budgétaire, espéré avant la crise sanitaire pour 2023, ne devrait être atteint au plus tôt qu’en 2024.